mardi 24 mars 2015

Le projet film : jour après jour

Jour 1 :

Dans un premier temps, le scénariste fait un résumé de l'histoire.
Puis, les élèves discutent de l'organisation de la semaine.

Avant de commencer, le tournage, Alex, l'autre professeur demande aux élèves : quels sont les principales métiers au cinéma ?
Une liste est dressée au tableau et les élèves se répartissent les différents rôles : acteurs et techniciens.
Les différents groupes se séparent : groupe costume et décor vont dans une autre pièce. 
Le groupe costume est chargé de créer des déguisements d'extraterrestres, et le groupe décor doit réaliser des aliens en glaise ( pour le stop motion ) ainsi que les armes des aliens.


Fabrication d'une "arme d'alien"

Le groupe tournage discute des plans à tourner aujourd'hui et de comment les tourner.
La séquence de la journée est l'interview d'Obama.
Les élèves s'interrogent beaucoup sur le cadrage. Je leur explique ce qu'est le principe du champ/contre-champs.
Avec les deux cadreurs et le réalisateur, on fait plusieurs essais, pendant que les autres installent le décor.
Quand tout est près, on commence à tourner. « Action ».
Chaque élève est très concentré sur son rôle, et l'atmosphère est comme sur un vrai plateau de tournage.
La matinée touche à sa fin, il est temps de couper !



Jour 2 :

La matinée commence par une réunion avec tous les élèves. On discute des scènes à tourner aujourd'hui.
L'équipe décor a pour mission de peindre les aliens de glaise.



On tourne 2 scènes à l’intérieur de l'école et 2 autres à l'extérieur.

C'est vraiment intéressant les élèves échangent vraiment entre eux sur les différents choix de cadres, de décor...
Alex et moi ne sommes là que pour les aider à réaliser leurs idées.
Après la réalisation de ces quatre scènes, les élèves se trouvent devant une impasse, ils ne savent pas comment terminer l'histoire puisqu'il reste trop peu de temps de tournage pour réaliser, toutes les scènes prévues. Il faut trouver une solution pour terminer le film.

Les élèves notent au tableau les scènes qui n'ont pas encore été tourné avec le noms des acteurs, les lieux de tournage, un court résumé de ce qui ce passe dans la scène. C'est finalement la réalisation de la feuille de route d'un tournage. Les élèves ont compris par eux même que réaliser un film, c'était aussi beaucoup d'organisation, et ce n'est pas la partie qui plaît le plus aux élèves ^^.
Après, la création de cette feuille de route, on se rend compte qu'il va vraiment falloir raccourcir le film.
Après de nombreuses discussions, les élèves n'arrivant toujours pas à se mettre d'accord sur une fin, je propose alors une fin au film qui me semble pouvoir résoudre le problème de manque de temps.
Et si toute cette histoire d'extraterrestres n'était en fait seulement un rêve. Le journaliste/élève se réveille en salle de classe, autour de lui, tout les acteurs, techniciens travaillent et écoutent le professeur.
Cette fin permet de finir le film même si l'histoire n'est pas complètement terminée puisque le rêveur peut se réveiller à n'importe quel moment.
Les élèves sont enthousiasmés par l'idée.

Jour 3 :

Aujourd'hui, les élèves sont divisés en deux groupes, un part à l'extérieur tourné de nouvelles scènes , les autres restent avec moi pour réaliser le stop-motion.
On discute avec les élèves de l'endroit et dans quel décor, on va mettre en place les aliens en glaise. Je leur montre qu'à l'aide d'un miroir, on peut avoir de beaux effets de lumière et faire ressortir les ombres donnant un effet plus mystique aux aliens.
Nous installons le décor, puis mon appareil photo sur un pied. Puis je laisse les élèves faire des essais et placer l'appareil photo.
Quand tout est prêt (et le cadre validé par tous), les élèves se répartissent les tâches : un prend les photos, et les autres vont faire avancer les aliens.
Après une quarantaine de photo prise, place au montage !
On réalise le montage sur movie maker, je laisse les élèves travaillés et les guide seulement quand ils ont besoin d'aide. Leur questionnement sont surtout par rapport au temps et à la vitesse des photos.

Jour 4 :

La journée commence avec une discussion près-tournage.
Puis les élèves se divisent une nouvelle fois en deux groupes : un groupe tournage/un groupe montage.
Je reste avec le groupe montage pour les encadrer. On dé-rush les vidéos, on regarde les différentes prises et on choisit la meilleur, on coupe les vidéos et on commence à les assembler.
Après avoir mis en route, le travail de ce groupe, je pars voir le groupe tournage, et je me mets dans mon rôle de photographe de plateau puisque les élèves m'ont demandé si je pouvais prendre pleins de photos.
La matinée est écourtée par la Schuleversammlung ( la réunion élèves/profs qui a lieu tous les jeudis de 11h à 12h.


Jour 5 :

De 9h à 11h, on tourne les dernières scènes.
Puis de 11 à midi, on continue le montage. Celui-ci ne sera pas fini, mais il reste encore lundi et mardi pour le finir, puisque la projection sera mercredi.

Pendant, que le groupe montage travaille, les autres élèves répondent au questionnaire que j'ai préparé ( à voir dans un article ultérieur ). Je remarque alors que certains élèves ont beaucoup de mal à écrire.


jeudi 12 mars 2015

Semaine de projet

Semaine 3 : ( 2-6 avril)

Cette semaine fut assez particulière car c'est une semaine de projet. 2 à 3 fois par an, la Freieschule organise une semaine complète consacrée à différents projets montés par les professeurs.
Cette semaine, 4 projets ont été proposé : un projet en art à propos de la mort (interrogation sur la mort dans les différentes religions, visionnage d'un film, rencontres avec différentes professions liées à l'après mort …) ; un autre projet est sur la danse, dans le but de monter une chorégraphie ; un projet de programmation, les élèves sont amenés à créer leur propre application/jeu sur smartphone ( ce projet mêle à la fois l'apprentissage des nouvelles technologies, les mathématiques, et la création donc l'art visuel). Le dernier projet est un projet de court-métrage, je vais m’intéresser plus particulièrement à celui-ci puisque j'y ai participé en tant qu'assistante du professeur.

Petite description du projet :


  • 14 élèves participent au projet âgés de 8 à 12 ans.
  • 2 encadrants : Alex, professeur de mathématiques et de mécanique ; et moi.
  • Matériel : 2 caméras canon HD. Logiciel de montage : Imovie.
  • Temps : 1 semaine
  • Scénario :
    Le scénario a été inventé par un élève. Mais il n'y pas de trace écrite ou de story-board. Lors du premier jour, T. explique dans les grandes lignes l'histoire.
    Le héros principal est un journaliste. Il rencontre le président Obama pour l'interviewer à propos des relations entre les Etats-Unis et l'Allemagne. Mais lors de cet entretien, il aperçoit quelque chose qu'il n'aurait pas du voir : des recherches à propos d'une mystérieuse pierre retrouvée dans le Sahara. Il se fait alors assommé par le majordome d'Obama.
    Le président Obama voulait cacher l'arrivée d'extraterrestres sur terre.
    Un mois après, cet événement, le journaliste se réveille dans un bâtiment complètement vide, par la fenêtre, il voit une ville en flamme. La guerre a éclaté entre les hommes et les aliens.
    Avec quelques survivants, le journaliste essaye de combattre les extraterrestres.

samedi 7 mars 2015

Semaine 2 (23-27 février)

Semaine 2 :

Lundi :

  • Cours de français. Niveau I. 9h/10h

Début de cours difficile, les élèves sont agités, ils ont du mal à se mettre au travail.
- Le cours commence avec le jeu Jacques a dit.
Vocabulaire engagé : s'asseoir, debout, toucher sa tête, toucher quelque chose de rouge, toucher la porte, la fenêtre …
- Dans un deuxième temps, sorte de petite interro sur la leçon précédente : les vêtements. Cette interro fut demandée par les élèves. Elle consistait à traduire une liste de mot en français : boucle d'oreille, pantalon, veste … en allemand.
Certains élèves demandent à être corriger et noter.
La correction se fait à l'oral, groupe classe au complet.

Le troisième exercice est une bataille navale avec des verbes conjugués au présent. C'est surtout un exercice de prononciation, mais aussi une première découverte des terminaisons du présent de l'indicatif en français pour les élèves.

Un problème apparaît dès le premier cour de langue auquel j'assiste, c'est la différence de niveau entre les élèves puisque certains élèves ont assisté au cours depuis le début de l'année, et d'autres seulement 2 ou 3 fois. Je n'ai pas encore vu de différenciation.

  • Cours d'anglais. Niveau I. 10/11h

Ce sont les même élèves que lors du cours de français. La première question que je me suis posée, c'est en rapport à la difficulté de passer du français à l'anglais. Mais finalement, Aurélien (mon tuteur) m'a expliqué que même si au début de l'année, les élèves avaient du mal à faire cette transition, depuis quelques mois, ils se sont habitués. Et c'est vrai qu'aucun élève n'a utilisé un mot en français lors de ce cours, ou confondu les deux langues.

  • 1er exercice de compréhension écrite sur le thème du voyage. Les élèves se mettent deux par deux pour s'entraider.
  • 2ème exercice : le professeur raconte une histoire en anglais sur le mythe du Loch Ness. Il explique les mots que les élèves ne comprennent pas à l'aide de gestes ou d'une définition en anglais.

  • Cours d'anglais. Niveau II. 13/14H

  • 1er exercice : Ils sont par groupe de deux. Chacun a une grille de mot croisé. Un élève a une partie des mots, l'autre a les autres. Le but étant de compléter entièrement la grille, ils doivent expliquer les mots à leur partenaire.
    Malheureusement, si Aurélien (mon tuteur) ou moi ne sommes par derrière eux, ils repassent rapidement à l'allemand.
  • 2ème exercice : entraînement pour l'examen qu'ils devront passer à la fin de l'année. Sorte de brevet des collèges, 2 ans avant l'Abitur (bac allemand). Compréhension orale et écrite. Correction avec l'ensemble du groupe.




Mardi :

  • Cours de français. Niveau II. 9/10h

  • 1er partie du cours : petit point de conjugaison sur le futur.
    Exemple : je regarderai
    Difficulté pour les élèves de comprendre la différence entre les verbes voir et regarder. Aurélien essaye de leur expliquer en français, mais il repasse vite à l'allemand. Il y a alors un petit débat en allemand sur la différence entre sehen (voir) et schauen (regarder) dans la langue allemande et les différentes utilisations de ses verbes.
  • En deuxième partie du cours. Exercice de compréhension orale et écrite à l'aide d'une vidéo dans laquelle un couple parle de nourriture et de régime.
    Les élèves rencontrent des problèmes avec les différentes parties du corps. Petit récapitulatif avec un dessin au tableau. Les élèves essayent de se souvenir du vocabulaire. Révision du vocabulaire : jambes, corps, bras, ventre, tête, cœur, œil, oreille, yeux …
    Difficulté des élèves avec le vocabulaire œil/yeux.
    Puis reprise de la vidéo et du questionnaire.
    Malheureusement les élèves répondent beaucoup en allemand.
  • A la fin de l'heure, je demande aux élèves, s'ils seraient d'accord et motivés pour réaliser un court-métrage en langue français. Ma proposition a l'air de les motiver. Ils vont réfléchir à un théme pour le prochain cours.

Mercredi :

  • Atelier de création de livres. 9/11h
    A l'aide de deux professeurs, les élèves créent des livres, de l'écriture de l'histoire, en passant par la mise en page et la création de l'objet livre, jusqu'à l'illustration.
    Ils ont à disposition un matériel très grand et diversifié : toute sorte de papier, de crayons, de peinture, de carton …
    Cours très sympa qui appelle à la création. Les professeurs ne sont là que pour aider les élèves en cas de besoin, sinon les élèves sont complètement libres de s'exprimer.
    Les professeurs créent aussi de leur côté des livres comme pour montrer l'exemple, ou alors se mettre au même niveau que les élèves.
  • Mal-Ort ( Mal en rapport avec Maler, le peintre ; Ort : le lieu). 13/15h
    Inspiré par le cours du matin, j'ai suivi à nouveau la professeur d'art, l'après-midi.
    Le principe du Mal-Ort est de se déplacer et de peindre.
    Les nombreux pots de peinture sont placés au centre de la pièce, chaque couleur dispose d'un pinceau.
    Les chevalets sont disposés aux quatre coins de la pièce.
    J'ai moi même tenter cette expérience de peinture, et ce fut très intéressant. Cette mise en place permet de vivre la peinture d'une façon différente, on peut soit essayer de prévisualiser sa peinture ou simplement se laisser guider par les couleurs qui sont à disposition. Évidemment, puisque chaque couleur dispose d'un seul pinceau, on peut se retrouver à choisir une autre couleur, car celle-ci est déjà utilisé par un élève.
    Ce cours se fait dans le silence complet, et les seuls bruits sont les pas des déplacements et les coups de pinceau sur la toile.
    Il y avait vraiment une atmosphère particulière pendant ce cours.

Jeudi :

  • 8h30/9h : Schuleversammlung ( réunion des élèves et des profs)
    Présentation des différents projets proposés pour la semaine prochaine, puisque que ce sera une semaine consacrée exclusivement aux projets.
    Différents projets animés par les professeurs : projet film, projet danse, projet sur la mort , projet sur la sexualité, projet programmation de logiciel.
  • 10/11h : Géographie. 9 élèves
    Exposé de 5 min par une élève sur le climat. A la fin de l'exposé, discussion à propos de cet exposé, ce qui était bien ou moins bien. Conseils pour ses prochaines interventions à l'oral : Alex, le prof donne des tactiques pour ne pas lire ses notes.
    Exercice sur un la lecture d'un diagramme de température (à Los Angeles). (10 min). Les élèves se mettent naturellement par deux pour s'entraider.
    Questionnement des élèves par rapport aux méridiens. Schéma au tableau du globe terrestre.
    Puis les élèves montrent Los Angeles sur une carte et son méridien.
    Alex leur montre sur internet, les variations de température à Los Angeles.
    Puis visionnage d'un court documentaire sur les problèmes d’assèchement des terres en Californie. Discussion autour de ce thème.
    Fin de séance : point sur le prochain exposé.
  • 11/12h : Schuleversammlung
    Plusieurs points abordés : la question des problèmes de connexion internet, la semaine de projet.
    Puis l'heure se finit sur une projection photo/vidéo de la semaine passée au ski des élèves de classe 8,9 et 10.

Vendredi :


  • 8h30/9h : Morgenkreis
    Groupe de 8 enfants. Discussion à propos d'un soucis avec le ménage journalier. 2 garçons n'ont pas aidé les filles à nettoyer une salle. Résolution du soucis avec les excuses des garçons et la promesse qu'ils aideront les filles.
  • 9/11h : Cours d'art
    Construction d'un pont en papier.
    C'était très intéressant pour les élèves car il faut aussi mêler les mathématiques à ce projet. Faire des calculs pour la stabilité de la construction. Respecter les différentes indications de mesure ( centimètres/grammes).
    Les élèves sont très concentrés.
  • 11/12h : Je m'installe dans la salle Jamaica, la salle de jeux des élèves. C'est une salle où on peut facilement rencontrer et discuter avec les élèves.
    Un groupe d'élève âgés de 10 ans me propose de jouer avec eux au Uno. D'eux-même, ils décident d'y jouer en anglais, en annonçant les couleurs et les chiffres en langue anglaise. Ils me demandaient souvent, s'ils prononçaient bien. Ce fut un moment agréable qui me permit de rencontrer de nouveaux élèves.

jeudi 5 mars 2015

Vacances

Bonjour à tous et à toutes,

Je m'excuse pour cette longue attente, j'ai eu quelques soucis avec ma connexion internet et j'ai eu aussi 15 jours de vacances où j'étais sur les routes.
Un petit article sur mes vacances, avant de passer aux choses sérieuses ^^.

Je suis parti rendre visite à un ami en Suisse, à Bâle, dans la partie allemande de la Suisse.
Bâle est une charmante ville, son centre ressemble à un petit village avec ses maisons en colombage.
Je suis restée quatre jours à Bâle, le temps de visiter la ville, ses alentours et surtout participer au traditionnel carnaval ! Le Carnaval ( Fashing en Allemand, en Suisse, en tout cas dans le canton de Bâle, on utilise le nom de Fasnacht ) est une réelle tradition en Suisse et en Allemagne. Chaque village organise son propre défilé et le soir de nombreux groupes de fanfare viennent jouer dans les rues de la ville. A Bâle, le carnaval dure même trois jours entiers. Chaque ville a ses propres traditions, par exemple à Solothurn ( une ville à une centaine de kilomètre de Bâle), les habitants se réveille le jeudi à 5h du matin pour faire le maximum de bruit dans les rues à l'aide de casseroles. A Bâle, par contre, tout les habitants se retrouvent à 3h du matin, le mercredi pour allumer en même temps des milliers de lanternes.
Malgré les différentes traditions, le carnaval symbolise en Suisse et en Allemagne, la venue du printemps, la tradition est de faire fuir l'hivers à l'aide du bruit et des traditionnels masques effrayants que les gens portent lors des défilés.

Une autre chose intéressante que j'ai pu voir lors de ce voyage, c'est « un quartier Waldorf » constitué d'un centre de conférence et d'exposition, d'écoles et de lieux d'habitation.

Qu 'est ce qu'est la pédagogie Steiner-Waldorf ?

Crée au début du 19ème siècle par Rudolph Steiner, cette pédagogie est basée sur le principe de l'antroposophie. L'antroposophie est une science de l'esprit.
D'après Steiner : « L'interprétation correcte du mot « anthroposophie » n'est pas « sagesse de l'homme », mais « conscience de son humanité », c'est-à-dire : éduquer sa volonté, cultiver la connaissance, vivre le destin de son temps afin de donner à son âme une orientation de conscience, une sophia. »
L'homme peut ainsi se former à découvrir ce qui existerait au delà des sens.
Les écoles Steiner-Waldorf suivent les enfants dans cette découverte et leur donnent l'enseignement nécessaire à sa réalisation. L'enfant est au cœur de la pédagogie Waldorf, il est libre de choisir son parcours que ce soit artistique, manuel, intellectuel...

Je vous laisse le soin de chercher par vous-même d'autres informations sur la pédagogie Steiner-Waldorf si çà vous intéresse sur internet, tout simplement parce que ses sites décrivent très bien les principes de cette pédagogie. Par exemple : http://www.uneecoleavivre.org/en-savoir-plus-2/la-pedagogie-steiner-waldorf/

Après ce petit point sur la pédagogie Steiner-Waldorf, revenons aux vacances !
Après Bâle, je suis parti en auto-stop jusqu'à Freiburg, où j'ai eu la chance de voir un nouveau défilé de carnaval, très typique de la région. Les masques ne sont pas les mêmes que ceux du canton de Bâle. Ce fut un plaisir pour moi de revoir Freiburg, car lors de ma première visite datant de plus de 10 ans, je débutais mon apprentissage de la langue allemande et à l'époque, les seuls mots que je savais dire étaient « Hallo » et « Auf Wiedersehen ».
Après Freiburg, direction Berlin, une ville qui est un peu ma ville fétiche.
Malgré le fait que j'y suis déjà venu de nombreuses fois, j'ai toujours plaisir à la revisiter, surtout que Berlin est une ville immense qu'on a pas fini de découvrir.
Ainsi, cette fois-ci, je choisis de visiter le musée de la RDA, que je conseille fortement car il est très complet et interactif. On peut consulter de nombreux documents de l'époque comme des journaux, monter au volant d'une Traban, regarder une émission de télé dans un salon reconstitué de l'époque, ou encore même se retrouver au cœur des interrogatoires de la Stasi.

Entre Hausprojekt ( sorte de squatt ), balades et retrouvailles avec des amis, je n'ai pas vu le temps passer et il est temsp pour moi de rentrer à Leipzig, car demain, il y a école !


ps : les photos arrivent, j'attend de les récupérer d'une amie.

jeudi 12 février 2015

Motivation des élèves



Bonjour,

Je vais aujourd'hui aborder un point important et qui pose problème en ce moment à la Freieschule : la motivation des élèves.
Nous avons vu que la Freieschule se base sur le principe que les élèves peuvent venir en cours quand ils le désirent. 
Mais ceci entraîne de nombreuses difficultés pour le corps enseignant. Tout d'abord, ils ne savent jamais combien d'élèves assisteront aux cours, donc la construction de leur séance ou séquence est souvent remise en cause. 
J'ai eu la chance de pouvoir assister le mercredi 4 février à une réunion improvisée à propos de la non motivation des élèves.
 2 élèves, 4 professeurs et 2 stagiaires étaient présents.
Certains professeurs de la Freieschule s'inquiètent de la non motivation des élèves.
Steffi (professeur de Biologie et de Sport) trouve que les élèves n’apprennent pas à apprendre. La plupart des élèves du Gymnasium sont sérieux car ils ont un examen d'entrée à l'université à passer à la fin de l'année. Mais à la Grundschule, les élèves n’apprennent pas correctement à écrire et à lire. Ils passent leur temps à jouer.
Opposition entre deux professeurs : Steffi et Alex. Alex pense que c'est normal, si les élèves ne viennent pas en cours c'est leur choix, c'est le principe de la Freieschule. On en peut pas les forcer à venir en cours, çà serait contre la Freieschule, elle même.
Autre problème : la question des groupes. Les groupes restent entre eux et souvent ne viennent pas en cours, car il suffit qu'un membre du groupe décide de ne pas assister à un cours, pour qu'il influence les autres à rester avec lui.

Une autre réunion aura lieu avec l'ensemble de la communauté pédagogique et avec les élèves, pour essayer de répondre à ce problème. 
Je ferais un article pour évoquer les différentes propositions des professeurs ainsi que des élèves pour résoudre ce problème.

Bonne soirée à vous

La Freieschule, qu'est ce que c'est ?

La Freieschule a été crée en 1990, elle fut la première école libre, démocratique et alternative en RDA.
Le principal principe de la Freieschule est de mettre l'enfant au cœur de son apprentissage, il est acteur de celui-ci, il choisit lui même son propre parcours d'apprentissage. Les cours ne sont d'ailleurs pas obligatoires, et sont plus considérés comme des ateliers auxquels les enfants peuvent s'inscrire.
Les élèves créent leur emploi du temps, ils sont autonomes.
De plus, la Freieschule donne une place importante à une éducation environnementale, interculturelle, ainsi qu'aux droits de l'Homme. C'est un espace où les enfants vivent l'expérience de la démocratie.
Chaque semaine, se tient dans l'école, une réunion où élèves et personnels éducatifs discutent et proposent des projets pour l'école. De même, l'ensemble de l'école détermine les règles de la vie scolaire, une personne ( que se soit un élève ou un enseignant ) apporte son vote dans les décisions de l'école.

«  Notre travail est basé sur le respect, la confiance, la communication et la liberté ». (Extrait de http://www.freie-schule-leipzig.de/)


La Freieschule accueillent environ 200 élèves âgés entre 6 et 18 ans.


1ère semaine : 02/02 au 06/02


Bonjour à tous, 

Voici un résumé de ma première semaine de stage à la Freieschule.

Lundi :

Visite de l'école. Découverte des différentes salles et premières rencontres avec les élèves.

- Cours de chimie : 10/11h
8 élèves

1ère partie du cours : les élèves ont du donner les propriétés de plusieurs molécules. 2 élèves sont passés au tableau.
Puis cours assez classique où le professeur a écrit au tableau une leçon.
A part certains élèves qui sont partis chercher du thé, les autres sont concentrés, ils prennent des notes et posent des questions.

Mardi :


  • Cours d'Anglais : 9/10h
    7 élèves
Rappel de la leçon précédente. Le prof parle anglais, un élève doit traduire ce qu'il dit en allemand.
Visionnage d'une vidéo ( Century of Ensalvement) qui raconte l'histoire de la Federal Reserve Bank aux Etats-Unis. Le sujet de la vidéo est : d'où vient l'argent ? Qui contrôle l'argent ? …
Les élèves regardent pendant tout le cours, ce documentaire. Ils sont concentrés. Vidéo en langue anglaise, sous-titré en anglais.
A la fin de la vidéo, le prof leur demande de réfléchir sur ce qu'ils ont vu dans la vidéo et leur fait un petit récapitulatif mais en langue allemande.
Finalement la vidéo en anglais, n'était qu'un prétexte pour traiter des problèmes de la société capitaliste. Il est évident que le documentaire et le professeur prend partie.

  • Atelier théâtre : 11/12h
    6 élèves. Cours par Violetta, l'autre stagiaire originaire de Grèce.
1ère étape : Aller chercher des élèves pour participer à cet atelier car il n'y avait personne.
Intitulé de l'atelier : DDR Théâtre.
Visionnage d'un vidéo d'un humoriste de l'époque. Durée 20 min. Devant le peu de motivation des élèves, Violetta propose aux élèves de choisir ce qu'ils veulent regarder. Choix d’humoristes récents.

Mercredi :


  • Cours de mathématiques : 10/11h
5 élèves. 2 professeurs.
Un élève plus âgés travaille avec un professeur qui l'aide.
Les autres élèves travaillent seuls et appellent le professeur quand ils ont une question ou besoin d'un correction. 1 élève travaille sur les fonctions, les autres sur les nombres décimaux.

  • Cours d'histoire : 13/14h
    6 élèves.
Thème du cours : Guerres au 17ème siècle en Europe
1ère phase : Rappel de la leçon suivante.
2ème phase : Trouver des informations dans un texte. Associer guerres/dates.
Puis remplir une frise avec les noms des différents rois, guerres, lieux …
Beaucoup d'oral, et d'interaction avec les élèves dans cette phase.
3ème phase : Autre document qui va servir de trace écrite. Janine, la professeur pose des questions pour savoir ce que les élèves ont retenu de la leçon et leur faire écrire la trace écrite. Malheureusement, après la réponse des élèves, elle dicte la trace écrite, ne permettant pas aux élèves de se réapproprier la leçon.
Texte à trous fini la trace écrite.
Devoir pour la fois prochaine : Mots croisés à remplir.

Jeudi :

Fête à l'école. Le carnaval.
Les élèves et les profs sont déguisés.
Les élèves et certains profs vont dormir le soir à l'école.

A 9h, ils se retrouvent tous dans la salle de Théâtre, petit spectacle de 3 élèves et d'un professeur. Puis des élèves prennent les commandes de la musique pour que les autres puissent danser.
Plusieurs activités sont proposés aux élèves :

  • Jeux : chaises musicales, attraper une pomme dans l'eau avec ses dents.
  • Salle qui sert de maison hanté organisée par des élèves
  • Salle de maquillage
  • Bar à cocktail
  • Salle de danse.

Organisation de l'école


L'école commence à 8h30 jusqu'à 17h. Mais les élèves sont seulement obligés d'être présents jusqu'à 13h.
Les cours commencent réellement à 9h, mais le lundi, le mardi et le jeudi de 8h30 à 9h, il y des réunions avec les élèves. Le lundi, c'est le Morgenkreis ( traduction littérale : la crise du matin), les élèves peuvent parler de leurs problèmes personnels. Les réunions du mardi et du jeudi sont consacrés à la vie de l'école, discussion des projets que veulent faire les élèves, ou des problèmes de l'école …

Il y a vingtaine d'adultes permanents à l'école : des professeurs (2 matières par professeur), un garçon qui fait son service citoyen de volontariat dans l'école, 3 personnes qui s'occupent de l'administration, 2 personnes qui restent dans la salle Jamaica à s'occuper des élèves et différentes tâches d'organisation de l'école, une autre personne s'occupe des repas et du ménage.
Il y a beaucoup d'intervenants extérieurs : atelier d'échec, atelier de lecture à la bibliothèque, atelier danse (exemple : samba), atelier jeux de société en anglais …
Un professeur est chargé chaque jour d'arriver vers 8h, il est celui qui accueille les élèves, un autre est le surveillant : il a un talkie-walkie et les élèves peuvent l'appeler s'il y a un problème par exemple, ou alors pour ouvrir une salle comme celle de couture …
Un autre professeur aide à servir les repas.
Les rôles tournent chaque jour.
Les élèves étant complètement libres dans l'école, il y a un système de sonnerie pour les prévenir de ce que se passe dans l'école.
1 sonnerie : elle sonne la fin des cours du matin, mais c'est aussi l'heure pour les élèves de nettoyer, chaque élève à un rôle, une pièce à nettoyer. Cette sonnerie est tous les jours, à 11h50. Quand les enfants ont fini leur tâche, ils vont manger.
2 sonneries : rassemblement dans la salle de théâtre. C'est pour que les professeurs puissent passer des annonces à tous les élèves, comme par exemple la perte de vêtements d'un enfant.
3 sonneries : Alerte incendie.
A midi, c'est la pause repas. Un plat est proposé. Gratuité pour les enseignants et les autres personnels éducatifs.


Organisation spatiale de l'école :


                                          Photo : Salle des arts
1°) Plan de l'école

L'école est sur 2 étages et un sous-sol.
Les salles de cours portent toutes des noms de pays, par exemple Chine, Canada, Russie,Panama ...
Au rez de chaussée, il y a la salle Jamaica : c'est une grande salle où les élèves peuvent manger, jouer à des jeux de société, il y a aussi un frigo, des couverts et des assiettes mis à disposition, des guitares sont aussi là, c'est un espace de détente.
Le rez de chaussée est réservé au salle de cours des petits.
Il y a aussi une salle d'informatique, la bibliothèque, une salle de jeu avec pleins de kapla, une salle de couture, une cuisine pour les ateliers cuisine, la salle des profs.
Au 1er étage, c'est les salles de cours, des plus grands. Il y a des salles plus spécialisées comme la salle de mathématiques, la salle de Biologie, la salle des langues … Il y a aussi une salle de théâtre où il y a un piano ; une salle d'art ; une autre salle de détente.

Au sous-sol, il y a la cafétéria, une salle de musique, une salle de jeux, un atelier de bricolage.

2°) L'affichage

  • Panneau avec des carrés en bois à l'entrée de l'école : les élèves doivent le retourner du côté de la photo pour montrer qu'ils sont présents. Quand ils partent, ils retournent ce panneau du côté du nom écrit.
    Il en est de même pour les professeurs. En plus, il y a un affichage avec les photos des profs absents et présents.
  • Un grand tableau à l'entrée : emploi du temps de la semaine. Petites étiquettes des cours avec le nom de la salle + photo du prof.
  • Beaucoup d'affiches dans l'école : photos des voyages de l'école, beaucoup de dessin des élèves, les projets finis de cette année ( par exemple : thème de l'eau ), des photos de leurs différentes créations...

samedi 10 janvier 2015

Histoire des méthodologies : Didactique des langues

La Méthodologie traditionnelle :

Cette méthodologie apparaît dès les années 1840, même si à partir de 1900, une autre méthodologie voit le jour, on peut dire que cette méthodologie se retrouve encore de nos jours dans certains enseignements.
Elle est basée sur l'accès aux textes littéraires pour les apprenants. Le lexique appris est tiré de ces textes. Cette méthode donne une grande place à l'écrit. L'apprenant comprend et produit des textes écrits. Le thème et la version sont des exercices très présents dans cette méthode. Le vocabulaire est ainsi appris sous forme de liste sans contexte, et en se référant constamment à la langue maternelle de l'apprenant.
Du point de vue de la grammaire, celle-ci est déductive : présentation de régles de grammaire et de ses exceptions. L'apprenant apprend les règles de grammaire à l'aide d'exercices répétitifs.
Si on résume les activités de l'apprenant, celui-ci devait apprendre par cœur des listes de mots et les règles de grammaire et traduire des textes littéraires.
L'enseignant détient le savoir, qu'il transmet aux apprenants. Ceux-ci sont considérés comme un groupe classe, l'enseignement est donc collectif, tout comme la progression.

La Méthodologie directe :

Elle apparaît au début du XIX ème siècle.
Au contraire de la méthode traditionnelle, elle donne une grande place à l'oral.
Les apprenants pratiquaient la langue étrangère à l'oral sous forme d'interaction avec le professeur : questions/réponses ainsi que des exercices de conversation.
L'apprentissage du vocabulaire et du lexique ne passe plus par une traduction en langue maternelle, au contraire cette méthode met en avant la langue étrangère, les mots de vocabulaire sont expliqués soit par la gestuelle du professeur, soit par des images ou encore par une phrase d'explication en langue étrangère.
L'apprentissage de la grammaire est inductive, c'est à l'apprenant de découvrir et de comprendre par lui même le point de grammaire.
De plus, l'écrit n'est vu que comme un moyen de fixer les apprentissages travaillés à l'oral par les apprenants.

La Méthode structuro-globale audiovisuelle (SGAV):

Elle apparaît dans les années 1950 en France.
Son objectif principal est de donner aux apprenants la possibilité de parler et de communiquer en langue étrangère dans des situations de la vie courante.
Pour mener cet objectif, cette méthode met en avant l'oral à l'aide d'un support audio et visuel ( dialogue sur cassette audio ou vidéo ).
Le lexique est de ce fait, limité aux mots les plus courants de la langue étrangère. L'apprenant reproduit et s'exprime.
Du point de vue de la grammaire, celle-ci est inductive, tout comme pour la méthode directe, l'apprenant comprend et découvre les règles de grammaire de façon intuitive. L'apprentissage de la grammaire se fixe par une automatisation et une acquisition de réflexe grâce à des exercices de réemploi des structures en situation. Apprentissage de la grammaire par répétition.
L'apprentissage se fait en écoutant et en répétant (apprentissage par cœur).





L'Approche communicative :

Elle apparaît au début des années 1970.
Son objectif est que l'apprenant apprenne à faire, à parler, à communiquer dans des situations de la vie courante. Il se rapproche de l'objectif de la méthode structuro-globale audiovisuelle. Mais sa méthode dans le but de réaliser cet objectif diffère.
Au contraire de la méthode structuro-globale audiovisuelle, l'enseignant n'est plus vu comme celui qui détient seul le savoir, mais avec l'approche communicative, il anime l'enseignement, en laissant une marge de liberté aux apprenants. Ceux-ci sont au cœur de l'apprentissage. L'enseignant doit tenir compte à la fois des progrès individuels et des exigences de la progression collective (différenciation).
De plus, l'approche communicative s'aide de supports authentiques écrits, oraux, visuels (documents riches et variés).
L'apprenant s'informe et informe.
Du point de vue de la grammaire, celle-ci est découverte et formulée par l'apprenant lui même. Elle suit aussi une progression en spirale.


La perspective actionnelle :

Elle fait son apparition en France au début du XXIème siècle.
L'apprenant est acteur de son apprentissage. L'autonomie de celui-ci est mise en avant (« Apprendre à apprendre »), ainsi le travail en groupe est privilégié dans cette méthode car il permet à la fois une motivation chez l’élève mais aussi une autonomie de celui-ci.
L'apprenant agit et interagit. Le progrès individuel de chaque apprenant est pris en compte (différenciation), le professeur a un statut de guide. De plus, les apprenants doivent s'autoévaluer.
La perspective actionnelle met en avant la compétence communicative langagière (composante socioculturelle, composante pragmatique, composante linguistique) au moyen d'activités langagières mises en œuvre à travers des stratégies d'apprentissages dans le but de réaliser des tâches. Cette dimension communicative donne la priorité à l'oral dans l'apprentissage. L'oral devient une compétence.
La perspective actionnelle met en avant la réalisation de tâches, celle-ci peut mener à la réalisation d'une tâche finale. C'est la pédagogie de projet. Elle sert à construire des compétences par la résolutions de « vrais » problèmes (contextualisation de la tâche), donner du sens aux apprentissages scolaires (le projet est mobilisateur), provoquer de nouveaux apprentissages dans le cadre du projet, identifier les acquis et les manques, développer la coopération ainsi que l'autonomie et la confiance en soi.
Les apprenants apprennent en faisant, ils sont décrits comme des acteurs sociaux qui doivent réaliser des tâches.

Du point de vue de la grammaire, celle-ci est inductive, elle part de ce que l'apprenant connaît ou de ce qu'il va faire pour ensuite arriver à conceptualiser la règle. Progression en spirale.

Der Vorleser ou The Reader

Le liseur, Bernhard Schlink


Le liseur ou der Vorleser, son titre original est un roman de Bernhard Schlink publié en 1995.
Il connut un grand succès en Allemagne où il reçut le Hans Fallada ou encore le prix littéraire du journal Die Welt en 1999. Mais son succès se propagea dans le monde entier, il fut traduit en 39 langues, et récolta le prix Laura Bataillon en France, il arriva aussi en tête de la liste de Bestseller du New York Times






Source : allociné


1°) L'histoire

Ce roman raconte l'histoire de la rencontre d'un homme Michaël Berg et d'une femme Hanna Schmitz.
La première fois que Michaël rencontre Hanna, il a 15 ans, elle, 35. Malade, il vomit devant son immeuble, elle le nettoie et le raccompagne chez lui. Ce n'est que plusieurs mois après qu'il retourne voir Hanna puisqu'il reste cloué au lit atteint d'une jaunisse.
Leur échange est bref, lorsque Michaël se lève pour partir, Hanna lui demande de l'attendre, elle doit aller travailler. Celle-ci se change et à travers la porte entrebâillée
, le jeune homme l'observe. Le désir s'empare de lui, mais surpris par Hanna dans sa contemplation, il s'enfuit.
Une semaine après, il revient la voir. Hanna lui demande de l'aider à ramener du coke ( charbon ), maladroit, Michaël se salit, elle lui prépare alors un bain, celui-ci se déshabille, et la situation de la semaine précédente s'inverse, cette fois-ci, c'est Michaël qui est observé.
Ils finissent par faire l'amour et pendant six mois, il la rejoint tout les jours chez elle. Lors de ses rendez-vous, un rituel fini par s'installer entre eux : tout commence par un bain, puis ensuite Michaël lit à haute voix, un livre pour Hanna, et pour finir, ils font l'amour.
Puis après des mois de relation, du jour au lendemain, sans aucune explication, Hanna n'est plus là.
Elle aurait déménager à Hambourg, mais pourquoi ?
C'est sur la tristesse, les regrets et le sentiment de culpabilité de Michaël que se termine la première partie de ce livre.

Dans la deuxième partie du récit, on fait un bond dans le temps. Michaël est alors à l'université en faculté de droit, et il fait parti d'un séminaire sur les procès sur les camps de concentration.
Il assiste alors à un procès qui met en accusation des gardiennes des camps. C'est sur le banc des accusés qu'il revoit Hanna.
Hanna Schmitz avait été gardienne au camps d'Auschwitz jusqu'au printemps1944 puis après dans un petit camps près de Cracovie qui dépendait d' Auschwitz.
Les deux principaux chefs d'accusation concernaient la sélection à Auschwitz : soixante femmes étaient envoyés à la mort chaque mois ; ainsi que l'événement de la nuit du bombardement : lors d'un transfert des détenus vers l'ouest, une nuit, les détenues dormaient enfermées dans l'église et les surveillantes dans le presbytère, un bombardement eut lieu. Le feu se répandit dans l'église, mais les portes closes de celle-ci empéchées les prisonnières de s'échapper. Elles brulèrent toutes vives à l'exception d'une mère et de sa fille.
C'est d'ailleurs à la suite de l'écriture d'un livre autobiographique de la fille survivante que le procès avait eu lieu.
Cette fille témoigne au procès et raconte comment Hanna effectuait la sélection, elle choisissait toujours des jeunes filles faibles et fragiles, qu'elles protégeaient et qui lui faisaient la lecture, le soir. Puis les envoyer pour Auschwitz.
Lors du procès, Hanna se défend mal, elle répond avec honnêteté aux questions des jurés, et les autres accusées en profitent pour s'allier contre elle et lui faire porter toutes les fautes.
C'est surtout lorsque que le juge aborde la question de pourquoi les gardiennes n'ont pas ouvert les portes de l'église, que Hanna devient la principale coupable. D'après les autres accusées, c'est elle qui aurait rédigé un rapport narrant le fait que les surveillantes avaient laissé l'incendie faire rage et avaient tenu fermées les portes de l'église.
Le juge demande alors de comparer l'écriture du rapport à celle de Hanna, mais avant que l'expert graphologue arrive, Hanna avoue qu'elle est coupable.
C'est alors que Michaël comprend le secret de Hanna, celle-ci est analphabète. C'est la honte de sa vie et elle préfère sacrifier sa vie en prison, plutôt que d'avouer ne savoir ni lire, ni écrire.
Après ses différents questionnements, Michaël respecte le choix de Hanna, et ne révèle pas la vérité.
Hanna est alors accusée à la prison à perpétuité.

Dans la troisième partie, Michaël nous raconte sa vie après le procès de Hanna, son mariage, sa fille, son divorce, on peut dire son quotidien, mais dans son récit, Hanna revient toujours. Un jour, il relit l'Odyssée, le premier livre, qu'il a lu à Hanna, il le lit à haute voix, puis il le lit pour Hanna.
Pendant des années, il enregistre des livres pour Hanna, qu'ils envoient à son lieu de détention.
Au bout de la quatrième année, Hanna lui écrit un mot.
«  Je lus ce mot et fus envahi de joie et de jubilation. Elle écrit, elle écrit ! ».
Puis lors de la dixitième année de cet échange de cassettes et de petits mots de la part d'Hanna, Michaël reçoit une lettre, lui annonçant la prochaine libération de Hanna et son besoin d'avoir quelqu'un pour l'aider à se réintégrer à la société.
Il se décide au bout d'un moment à aller la voir en prison. Comme leur premier échange, celui-ci est bref, ils parlent de lecture, de la vie de Michaël, mais aussi du passé d'Hanna.
La veille du jour de sa libération, Hanna se suicide. Dans son testament, elle demande à Michaël de remettre son argent à la survivante de l'incendie de l'église.
Michaël retrouve cette femme à New York, et celle-ci refuse l'argent mais ensemble, ils conviennent de léguer cette argent à une association juive aidant les analphabètes au nom de Hanna Schmitz.


vendredi 9 janvier 2015

L'éducation dans le land de la Saxe


Partant lors de mon stage à Leipzig situé dans la Saxe, il me semble intéressant de consacrer une partie de cet article aux particularités régionales de la Saxe en matière d'éducation.
La Saxe est ce qu'on appelle en Allemagne, un nouveau land, puisque jusqu'en 1990, celle-ci faisait partie de la RDA.

La saxe : un exemple d'un système scolaire des länder de l'est


En observant les systèmes scolaires de l'Allemagne de l'ouest et de l'Allemagne de l'est, il apparaît certaines différences.
A l'ouest, après l'école primaire, trois choix d'orientation s'offrent aux élèves : le Gymnasium dans le but de passer l'Abitur, la Realschule qui mène à l'obtention du Mittlere Reife ( diplôme de la « maturité moyenne ») ainsi que la Hauptschule et son brevet de fin d'études.
Les länder de l'est ont choisi une école secondaire à deux profils : le Gymnasium et la Mittelschule (en Saxe).
De plus, la politique éducative des länder de l'est de l'Allemagne met en avant l'éducation pré-scolaire, l'éducation extra-scolaire ainsi que l'éducation secondaire.
En saxe, un plan éducatif est mis en place en 2007 ( repris en 2011 ) basé sur les principes suivants : l’auto-éducation et l'autonomie des élèves.
Ce plan éducatif met en avant six secteurs de l'éducation : l'éducation sommative, l'éducation sociale, l'éducation communicative, l'éducation esthétique, l'éducation des sciences physiques et naturelles et l'éducation mathématique.
De plus, la Saxe revendique le droit de réussite et d'avenir de chacun. Elle propose un grand nombre de formations diverses dans la voie générale mais surtout professionnelle.
L'éducation des jeunes enfants est un point essentiel dans ce plan éducatif. Les institutions mettent en place les structures nécessaires pour que tout enfant à partir de trois ans est la possibilité d'obtenir une place en Kindergarten jusqu'à son entrée en école élémentaire.
De plus, à l'école primaire, la Saxe a énormément investi ses dernières années pour mettre en place des activités extra-scolaire dans d'autres domaines que ceux liés aux programmes scolaires : les Arbeitsgemeinschaften, ainsi que des temps d'aide aux devoirs en dehors des heures d'école.

Cette politique éducative en Saxe et dans les autres länder de l'est a bien sûr une raison historique. En RDA, les crèches et les garderies étaient entièrement financés par l'Etat, car celui-ci prônait le droit au travail, même celui de la femme, à l'inverse des länder de la RFA où la femme s'occupait de l'éducation des enfants et restait au foyer.

On a déjà parlé en première partie des différences dans l'éducation entre les länder, mais il faut aussi voir qu'il existe encore de nos jours en Allemagne, une différence est/ouest.
Depuis la chute du mur de Berlin, les länder de l'est subissent une migration des jeunes familles vers l'ouest. Dans les écoles primaires, la Saxe comptait 770 000 élèves à la rentrée, en 2010, 420 000 enfants s'inscrivent à l'école. En Saxe, entre 1990 et 2005, plus de 800 écoles ont été fermé.
De plus, le statut des professeurs entre l'Allemagne de l'ouest et de l'Est est différent. A l'ouest, il est considéré comme un fonctionnaire alors qu'à l'est comme un employé, celui-ci est rémunéré environ 10% de moins qu'un enseignant de l'ouest pour une charge de travail plus conséquente : en moyenne 6 heures de travail hebdomadaire de plus. En Saxe, un professeur donne en moyenne 27 heures de cours par semaine.




La Saxe : une particularité régionale : la langue Sorabe





Dans le land de Saxe, il existe une communauté de langue sorabe, environ 2% de la population saxonne. Le sorabe est une langue slave de l'ouest, apparenté à la fois au polonais et au tchèque. Les Sorabes se situent en grande majorité au nord-est de la Saxe, en Haute-Lusace.
Le gouvernement du Land de Saxe a prévu des mesures juridiques pour la protection de la langue sorabe.

Du point de vue de l'enseignement, il existe des établissements de langue sorabes (exemple à Bautzen, jusqu'à l'Abitur) ainsi que des établissements bilingues. Le financement de ces établissements se fait à la fois par des organismes privés ainsi que par des subventions de l'Etat libre de Saxe.
Les professeurs de langue sorabe peuvent suivre une formation comme tout autre enseignant de langue assurée par l'université de Leipzig

Même en dehors de la région de la Haute-Lusace, le Sorabe peut être pris en tant que langue étrangère ou seconde langue dans certains établissements.


De plus, il est obligatoire d’enseigner dans toutes les écoles de la Saxe les bases de l’histoire et de la culture des Sorabes.

Les länder et l'éducation en Allemagne

L'Allemagne est constituée de 16 länder : Baden-Württemberg, Niedersachsen, Bayern, Berlin, Bradenburg, Bremen, Hamburg, Hessen, Mecklemburg-Vorpommern, Nordrhein-Westfalen, Rheinland-Pfalz, Saarland, Sachsen-Anhalt, Sachsen, Thürigen, Schleswig-Holstein.
L'Allemagne est un Etat fédéral, les länder ne sont donc pas comparables aux régions françaises.
L'éducation est gérée par les länder qui possèdent chacun un ministre de l'éducation.
Chaque année une conférence (Ständige Konferenz  der Kultusminister der Länder in der Bundesrepublik Deutschland) réunit les seize ministres de l'éducation pour s'accorder sur un maximum d'unité dans le domaine de l'éducation entre les länder.
Malgré, cette conférence, on peut dire qu'il existe seize systèmes d'éducation différents en Allemagne.

Source : site : hist-géo.com
Quelles sont les différences au matière d'éducation entre les länder ?


Les dates des vacances scolaires varient selon les länder. Lors des vacances d'été qui dure six semaines, les länder sont répartis en 5 zones effectuant des roulements. En été 2015, la Bavière sera en vacances du 1er août au 14 septembre, alors qu'en Rhénanie-du-Nord, les vacances d'été seront du 29 juin au 11 août.
En fonction du land, les rythmes scolaires peuvent être de 5 jours par semaine, ou de 6 jours par semaine ( 2 samedis de libre par mois ).
Le statut du professeur est aussi différent dans les länder. Dans certains länder comme celui de Berlin, le professeur n'est qu'un contractuel, au contraire d'autres länder comme celui de Hambourg, où le professeur a le statut de fonctionnaire. De plus, la formation des enseignants, ainsi que leur salaire ( plusieurs centaines d'euro de différence ) varient selon les länder. Du fait de ces différences, certains länder manquent d'enseignants. De plus, il apparaît difficile de se faire muter dans un autre länder.
Du point de vue des programmes scolaires, ils ont aussi leur spécificité régionale.
De plus, même si cette diversité des programmes scolaires, rend difficile la comparaison entre les länder, il apparaît tout de même qu'il y a un grand écart de niveau des élèves entre les länder du sud et ceux du nord. Par exemple, selon l'IQB ( institut qualitatif de l'enseignement ), en compréhension écrite, en moyenne, il existe un écart de plus d'une année entre un élève de 9ème classe (troisième) scolarisé à Brême (en bas du classement) et un élève de la même année en Bavière (land, le mieux classé). De même, il apparaît une différence dans l'apprentissage de l'anglais entre les länder de l'est et ceux de l'ouest. Ci dessous, un tableau comparant le nombre d'élève en pourcentage apprenant le latin, le français et l'anglais en 2012/2013, le cas du land de Thurigen est intéressant à souligner.





Source : BroschuereSchulenBlick 2014

Le système éducatif allemand

Bonjour à tous,

Avant de mettre un article sur les différences dans l'éducation entre les länders en Allemagne et un autre article consacré à l'éducation dans le land de Saxe.

Voici, un schéma qui décrit le système éducatif en Allemagne (source : site de Onisep) :




Je reprend cet article pour rajouter des explications sur les différents choix d'orientation proposés en Allemagne.

A la différence de la France, l'école est obligatoire à partir de 6/7 ans (en fonction du land). Avant l'école primaire appelée Grundschule en Allemagne, les enfants peuvent aller au Kindergarten ( le jardin pour enfants), mais ce n'est pas l'équivalent de l'école maternelle car celui-ci n'a pas de but pédagogique, c'est plutôt ce qu'on pourrait appeler une garderie en France.
Le système scolaire allemand est constitué de 12/13 années de la classe 1 à 12/13.
De 7 à 10 ans, les enfants allemands vont tous à la Grundschule, puis dès 10 ans ( classe 4), ils s'orientent. Trois choix d'orientation sont proposés en sortant de la Grundschule en fonction des résultats scolaires : la Haupschule, la Realschule et le Gymnasium.

Le Gymnasium est comparable à notre collège/lycée, c'est une formation générale qui mène à l'Abitur ( baccalauréat allemand). Il y a aussi comme en France, un système de spécialisation de l'Abitur, mais il n'y a pas de filière S, L, ES. Les élèves allemands peuvent choisir les matières qu'ils présenteront à l'Abitur, sauf l'allemand et les mathématiques qui sont obligatoires.
La Haupschule est une formation générale où l'enseignement est composé de beaucoup plus de pratique que celui du Gymnasium. La Haupschule va de la classe 5 à 9, à la fin les élèves obtiennent un certificat de scolarité ( Hauptschulabschluss ). Ce certificat leur permet soit de commencer à travailler, soit de poursuivre leurs études dans une formation professionnel.

Le troisième choix d'orientation est la Realschule. Celle-ci est aussi une formation générale, mais comparée à la Haupschule, elle offre plus de choix d'enseignement à ses élèves, et leur permet de se spécialiser dans plusieurs matières. Elle dure aussi un an de plus que la Haupschule, jusqu'à la classe 10. A la fin de la Realschule, les élèves passent un examen de fin d'étude ( Mittlere Reife ) qui leur permet soit de partir faire un apprentissage dans une entreprise, soit aller dans ce que l'on pourrait appeler un lycée professionnel ( Fachoberschule) ou encore pour les bons élèves, ils peuvent aller au Gymnasium et passer l'Abitur.